de Patrick Scemama

en savoir plus

La République de l'Art

Expositions

Patrick Neu: simplicité confondante

15

commentaires

Il est des œuvres comme cela, que l’on ne soupçonnerait pas et qui, lorsqu’on les découvre, vous font vous demander comment on a pu passer à côté si longtemps. Celle de Patrick Neu, par exemple, cet artiste qui bénéficie d’une exposition cet été au Palais de Tokyo, lui qui, en trente ans de carrière, n’a quasiment jamais montré son travail à Paris, à l’exception de deux expositions collectives en 2007, au Louvre et au Musée Bourdelle, à l’invitation de Sarkis, dont il fut l’élève. Il faut dire que l’homme cultive le retrait et la discrétion : « J’ai fait le choix de […]

lire la suite .../ ...
Anish Kapoor, victime de la Manif pour tous?

33

commentaires

Pour être tout à fait honnête, je n’avais pas l’intention d’écrire sur l’exposition Anish Kapoor à Versailles. Non que je ne sois pas sensible au travail du sculpteur anglais (encore que ses miroirs concaves qu’il a essaimés dans le monde entier ont un peu fini par me lasser), mais il me semble que la presse l’a suffisamment fait, qu’il y a autre chose à découvrir et à faire connaître et que cette exposition-ci ne constitue qu’une redite, certes efficace, mais peu novatrice, de son travail. Et puis les scandales qui accompagnent systématiquement les expositions d’art contemporain à Versailles (le cœur […]

lire la suite .../ ...
Venise 2: les pavillons nationaux et Danh Vo

6

commentaires

Je vous parlais hier de la très politique et très ambitieuse exposition centrale de la Biennale de Venise due à Okwui Enwezor, All The Word’s Futures. Dans les Giardini, le ton est un peu différent. Car la programmation des pavillons nationaux, on le sait, n’est pas du ressort du commissaire invité, mais des pays participants. Certains, toutefois – hasard ou volonté délibérée ?-, ont des thématiques qui s’apparentent à celle développée par la grande exposition. C’est le cas du pavillon belge, le 1er pavillon national construit, d’ailleurs, dans les Giardini, qui a été confié cette année à l’artiste Vincent Meesen. Celui-ci […]

lire la suite .../ ...
Venise 1: la Biennale politique d’O. Enwezor

0

commentaire

En faisant appel à Okwui Enwezor pour être le commissaire de l’exposition centrale, on se doutait que cette 56e Biennale de Venise n’allait pas tout à fait être comme les autres. Car l’homme, né au Niger, mais ayant longtemps vécu à New York avant de diriger la Haus der Kunst de Munich et qui a été responsable, entre autres, de la Triennale Intense Proximité au Palais de Tokyo en 2012, est connu pour ses engagements politiques, son rapport au réel, son goût pour les oeuvres qui témoignent puissament de notre temps. Et on n’est pas déçu, car la manifestation monstre […]

lire la suite .../ ...
Laura Lamiel ose le cuivre

2

commentaires

En décembre 2013, je vous parlais de Noyau dur et double foyer, la très belle exposition que Laura Lamiel, cette artiste dont on avait un peu perdu la trace, mais que sa galerie, Marcelle Alix, remettait sur le devant de la scène, avait réalisée pour La Galerie, le centre d’art de Noisy-le-Sec (https://larepubliquedelart.com/de-lautre-cote-du-perif/). Depuis, la carrière de l’artiste a repris de l’essor, elle a exposé, entre autres, au Kunstverein de Langenhagen en Allemagne et une autre galerie, Silberkuppe, la représente désormais à Berlin. Aujourd’hui, elle fait halte à Bruxelles où elle présente sous la Verrière de la Fondation Hermès, dans […]

lire la suite .../ ...
Patrick Faigenbaum dans l’intimité indienne

2

commentaires

Patrick Faigenbaum est un portraitiste. C’est en tous cas comme cela qu’il s’est fait connaître, dans les années 80, avec ses très belles séries de photos en noir et blanc de familles nobles italiennes, qu’il faisait poser de manière très hiératique dans les maisons qui étaient les leurs. Mais il a aussi photographié des paysages et des villes comme Prague, il y a quelques années, placée sous l’ombre de Kafka, Tulle ou Santulussurgiu, ce village de Sardaigne d’où sa compagne est originaire et où vivent encore ses proches. Quoiqu’il en soit, qu’il s’agisse de gens ou de lieux, que les […]

lire la suite .../ ...
Charlotte Salomon, retour aux sources

5

commentaires

Il a beaucoup été question, ces derniers temps, de Charlotte Salomon, cette artiste allemande morte en déportation à Auschwitz, à l’âge de 26 ans, alors qu’elle était enceinte de cinq mois. D’abord par Charlotte, le livre de David Foenkinos qui retrace son existence et qui a obtenu plusieurs prix littéraires, dont le Renaudot, l’an passé. Ensuite, par Charlotte Salomon, l’opéra de Marc-André Dalbavie, qui a été créé, l’été dernier, au Festival de Salzbourg, dans une mise en scène de Luc Bondy. Enfin par toutes les expositions de son œuvre Leben ? Oder Theater ? (Vie ? Ou Théâtre ?), qui ont été présentées un […]

lire la suite .../ ...
Carol Rama, la scandaleuse

Carol Rama, la scandaleuse

6

commentaires

Dans un précédent billet, je vous parlais d’Ethel Adnan, cette artiste-écrivain de 90 ans qui expose depuis les années 60, mais dont le travail n’a été véritablement reconnu que récemment (cf https://larepubliquedelart.com/le-savoir-faire-et-le-coeur/). Une autre artiste exposée actuellement à Paris aura aussi attendu un âge avancé  avant de trouver la reconnaissance internationale : Carol Rama. Il faut dire que l’Italienne, aujourd’hui âgée de 97 ans, aura produit une œuvre inclassable, hors de toutes les écoles et de tous les mouvements, même si elle en a côtoyé certains, et qui aura heurté par sa brutalité, sa crudité, son goût affirmé pour la sexualité. […]

lire la suite .../ ...
Marcel Broodthaers, exposer c’est créer

0

commentaire

On connaît mal en France l’œuvre de Marcel Broodthaers, cet artiste belge né 1924 et mort en 1976, âgé seulement de 52 ans. Sa dernière rétrospective, au Jeu de Paume à Paris, remonte à 1991. Pourtant, même bref, celui-ci a eu une importance considérable dans l’histoire de l’art du XXe siècle et influencé de nombreux jeunes artistes, dont Tacita Dean et Danh Vo. Situé à la croisée du Pop, du conceptuel, du minimal et de Fluxus, il se caractérise surtout par la réflexion qu’il établit entre l’œuvre d’art et la valeur marchande et sa manière de faire de l’exposition une œuvre […]

lire la suite .../ ...
Chefs-d’oeuvre

Chefs-d’oeuvre

7

commentaires

Il y a cinq ans, à l’occasion de son exposition inaugurale, le Centre Pompidou-Metz s’interrogeait sur la notion de chefs-d’œuvre (exposition Chefs-d’œuvre ? présentée du 12 mai 2010 au 29 août 2011). Qu’est-ce qu’un chef-d’œuvre ? Comment arrive-t-on à qualifier une œuvre de « chef-d’œuvre » ? Y a-t-il des qualités intrinsèques à une œuvre pour qu’elle atteigne le rang de « chef-d’œuvre » ? Ce débat, sans fin, nous n’allons pas le rouvrir aujourd’hui. Mais nous ne pouvons que constater que, contrairement à d’autres expositions qui regroupent des œuvres de différents registres, il y a aujourd’hui à Paris deux propositions qui ne présentent que ce que l’on […]

lire la suite .../ ...
Exposer la danse et la musique

0

commentaire

Une des tendances de l’art actuel est de transposer au musée des formes d’art (les arts vivants) qui d’ordinaire ont besoin de la scène pour exister. Tino Seghal, le danseur-chorégraphe, a été un des premiers à franchir le pas, allant même jusqu’à renoncer définitivement aux représentations traditionnelles, et il s’est vu décerner le Lion d’or du meilleur artiste lors de la dernière Biennale de Venise. Et l’an passé, dans le cadre du Nouveau Festival du Centre Pompidou, c’est Xavier Le Roy, un proche de Jérôme Bel et de Boris Charmatz, qui présentait une exposition, Rétrospective par Xavier Le Roy, conçue […]

lire la suite .../ ...
Bonnard, le temps figé

Bonnard, le temps figé

3

commentaires

« Pourquoi Bonnard peut-il être, pour certains, d’une aide si grande, si profonde », s’interroge Alain Levêque dans la préface qu’il signe pour le petit recueil de notes de l’artiste, Observations sur la peinture, qui vient de paraître aux Editions L’Atelier contemporain ? Et il répond : « Parce que de la matière de notre condition, le temps fini, il fait tout son sujet, en épousant le sien, jour après jour, et qu’il parvient si bien à l’aviver par son art, j’allais dire par sa parole de peintre,  qu’il nous le donne en partage et nous réveille au nôtre. Il est à mes yeux, parmi […]

lire la suite .../ ...
Géants américains

Géants américains

0

commentaire

En 1962, l’artiste californien Ed Ruscha publia son premier livre, Twentysix Gasoline Stations, avec sa propre maison d’édition, National Excelsior Press. Inspiré de livres modestes qu’il avait trouvés dans la rue, chez des bouquinistes, lors d’un voyage en Europe, ce petit fascicule vendu $3.50 reproduisait exactement ce que son titre suggérait : vingt-six photos de stations essence, sans texte d’introduction ni explication. Seules informations : la marque et la localisation de ces stations, comme des cartels d’œuvre d’art. Dans un premier temps, le livre n’eut guère de succès et fut même rejeté par la Bibliothèque du Congrès pour sa « forme peu orthodoxe […]

lire la suite .../ ...
« Cherchez le garçon »: l’homme en question

0

commentaire

Il y a deux ans, le Musée d’Orsay présentait Masculin/Masculin, L’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours (cf https://larepubliquedelart.com/tout-tout-tout-vous-saurez-tout-sur-le-zizi),  une exposition qui s’annonçait sulfureuse, parce que pour la première fois, on y abordait un sujet qui reste tabou dans les lieux institutionnels. Certains y virent un recensement qui n’osait pas dire son nom des représentations homosexuelles ou homo-érotiques des artistes des deux derniers siècles (et le directeur du musée, Guy Cogeval, fut même accusé d’avoir à cette occasion accueilli une soirée gay, sans que cela profite, financièrement, à l’établissement). D’autres trouvèrent que l’exposition n’allait pas assez loin, contournait […]

lire la suite .../ ...
Le savoir-faire et le coeur

Le savoir-faire et le coeur

3

commentaires

Fidèle à sa stratégie de souffler le chaud et le froid, d’alterner expositions muséales (Soto, Chen Zen, Claude Rutault) et expositions funs (Girl avec Pharrell Williams, Murakami, JR) pour s’attirer le plus large public, la galerie Emmanuel Perrotin, avec ses multiples espaces (Paris, New York, Hong-Kong), continue d’imposer sa marque dans le paysage artistique actuel. Les deux nouvelles expositions qui viennent d’ouvrir dans le Marais se situeraient plutôt du côté « fun », mais d’un « fun » atténué, que l’on pourrait presque qualifier de prospectif. Bien sûr, il reste quelques figurines pas très habillées derrière lesquelles les visiteurs sont invités à passer leur […]

lire la suite .../ ...
Julien Salaud, vision animale

Julien Salaud, vision animale

1

commentaire

Julien Salaud est un cas à part dans le panorama des jeunes artistes français d’aujourd’hui, une sorte d’OVNI, un garçon dont le travail ne se rattache à aucune tendance ni à aucune école établie.  D’ailleurs, contrairement à la plupart de ses collègues, il n’a pas fait de grande école d’art comme les Beaux-Arts ou la Villa Arson de Nice, mais a suivi son parcours plus atypique :  études scientifiques (biochimie), puis ethnologie, avant d’abandonner la fac pour aller travailler en Guyane auprès d’une association de Protection de l’Environnement, où, pendant plusieurs années, il est resté seul dans la forêt tropicale, à […]

lire la suite .../ ...
De l’art ou du cochon?

De l’art ou du cochon?

0

commentaire

Dans Formes simples, la très belle exposition qu’il a conçue l’an passé pour le Centre-Pompidou-Metz (cf https://larepubliquedelart.com/formes-multiples-au-centre-pompidou-metz/), Jean de Loisy faisait cohabiter des œuvres d’art avec des objets, des pierres ou des instruments de mesure sous prétexte que les unes comme les autres présentaient des formes à la fois simples et infiniment complexes et qu’elles établissaient un dialogue qui en disait long sur le rapport des artistes à ces structures déjà existantes, souvent à l’état brut, dans l’univers. A ce titre, une des pièces les plus symptomatiques de l’exposition était sans doute l’hélice que Marcel Duchamp découvrit en 1912, au […]

lire la suite .../ ...
Sur le fil

Sur le fil

0

commentaire

La broderie, mais aussi le tissage, le crochet, le tricot, bref, toutes ces activités qui se pratiquent avec un fil, ont été longtemps l’apanage des femmes, les hommes étant destinés à des disciplines plus « sérieuses » et « viriles ». Ce n’est que dans les années 70 qu’elles ont intégré le champ de l’art, avec toute la tradition séculaire dont elles étaient porteuses, mais aussi, à un moment où le schéma de la famille traditionnelle était remis en question, avec une évidente revendication féministe. Annette Messager et Louise Bourgeois furent parmi les premières à intégrer à leur travail et à détourner non sans […]

lire la suite .../ ...
Carré noir sur la Tamise

Carré noir sur la Tamise

1

commentaire

Il ne reste que quelques jours pour voir, à la Tate Modern de Londres, la magnifique rétrospective consacrée à Sigmar Polke, Alibis, qui est organisée en collaboration avec le MoMA de New York, où elle a été présentée l’an passé. Une exposition qui couvre toute la carrière du peintre allemand, depuis ses débuts dans les années 60 jusqu’à sa mort en 2010, et qui permet de mesurer  l’extraordinaire étendue de sa puissance créatrice et la faculté constante qu’il a eue de la remettre en question. Car on connait surtout les premières œuvres d Polke, celles ironiques et pop, qu’il créa […]

lire la suite .../ ...
Franz Erhard Walter: « Quand les attitudes… »

0

commentaire

…deviennent formes ». On connait le titre de la célèbre exposition organisée par Harald Szeemann en 1969 à la Kunsthalle de Bern, qui a été réactivée  il y a deux ans, pendant la Biennale de Venise (cf https://larepubliquedelart.com/venise-2-demeler-et-reactiver/). Franz Erhard Walther participait d’ailleurs à cette exposition. Et si un travail pouvait se résumer par ce titre, c’est bien le sien, car pour prendre pleinement leur sens, les œuvres de l’artiste allemand né en 1939, ont besoin d’être mises en mouvement, d’être investies par le corps humain. Ce n’est qu’alors qu’elles prennent leur formes définitives, que dans l’intervention, mentale ou effective, du […]

lire la suite .../ ...