de Patrick Scemama

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La République de l'Art
Mathilde Denize

Mathilde Denize

Le Salon de Montrouge, qui se tient chaque année à la même époque, présente les travaux de 70 artistes qui ont été sélectionnés parmi 2700 dossiers (le nombre de dossiers est en hausse constante). Globalement, la sélection est de bonne qualité, surtout depuis que le Salon a été repris en main par Stéphane Corréard et cette 58e édition ne déroge pas à la règle. On y trouve de tout : de la peinture, de la sculpture, des installations, des photos, des vidéos (pas mal de vidéos cette année). Du bon, comme les vidéos indiscrètes de Justine Pluvinage, qui a gagné le Grand Prix, et du moins bon, comme les travaux de nombreux étudiants qui cherchent encore leur vocabulaire ou veulent trop démontrer. Mais l’ensemble est attachant et donne une idée de ce qui préoccupe ces jeunes gens qui, pour la plupart, démarrent dans la carrière et n’ont pas encore de galerie.

Parmi tous ces travaux, toutefois, se détache un « module » qui n’est pas le plus spectaculaire et qui n’a été récompensé par aucun prix : celui de Mathilde Denize, une jeune artiste née en 1986 et qui vient juste de terminer les Beaux-Arts de Paris, où elle a surtout travaillé la peinture dans l’atelier de Djamel Tatah. Pourtant, hormis une petite peinture, ce sont des assemblages d’objets qu’elle expose ici, assemblages qu’elle réalisait chez elle, pour elle, et qu’elle ne montrait pas. Et on est d’emblée frappé par la maturité et la maîtrise de ce travail. On ne comprend pas exactement ce que sont ces objets ni ce qu’ils font ensemble (et ce ne sont ni les commentaires qu’en fait l’artiste elle-même ni le texte qui accompagne l’exposition qui nous éclairent davantage), mais on a le sentiment qu’ils sont à leur juste place, que leur présence les uns à côté des autres va de soi. Ainsi, une brique posée sur un socle blanc et dans laquelle on a mis des bougies éteintes dialogue-t-elle avec une petite photographie fixée au mur ; une sculpture, blanche elle-aussi (couleur dominante dans ces petits assemblages) est-elle faite d’arêtes d’un gros poisson ; une sorte de boîte posée sur des pieds et à l’intérieur de laquelle se trouvent des objets en bois domine-t-elle une chaise dont le dossier a été coupé à moitié… Autant de pièces qui surprennent, étonnent, interrogent, mais dont on ne peut nier la force ni la qualité plastique.mathilde Denize

Quand on parle un peu avec l’artiste, elle vous montre, sur catalogues, les peintures qu’elle réalise en parallèle : des grandes toiles abstraites aux couleurs un peu délavées. Depuis quelque temps, elle associe aussi une toile à un objet. On est curieux de voir comment sa carrière va progresser et on suivra avec beaucoup d’intérêt le travail de cette jeune artiste qui semble déjà bien savoir où elle va.

Salon de Montrouge, Le Beffroi, 2 Place Emile Cresp, 92120 Montrouge www.salondemontrouge.fr (jusqu’au 12 juin)

Cette entrée a été publiée dans L'artiste à découvrir.

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