de Patrick Scemama

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La République de l'Art

Expositions

Forêts puissantes

Forêts puissantes

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Récemment, à l’occasion de l’exposition des attentions qui se tient actuellement au Crédac d’Ivry, je vous parlais de Daniel Steegmann Mangrané, cet artiste espagnol qui vit actuellement au Brésil et qui est fasciné par la forêt tropicale (cf https://larepubliquedelart.com/lindividuel-dans-le-collectif/). Et j’évoquais les quatre très beaux hologrammes qui figurent dans l’exposition et qui mettent en scène des phasmes, ces étranges insectes qui ont la forme de bâtonnets et qui se fondent au point de sembler disparaître dans l’environnement dans lequel ils évoluent. C’est encore le phasme qui est au cœur de l’exposition qu’il présente actuellement à l’IAC (Institut d’art contemporain) de […]

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Pratiques singulières

Pratiques singulières

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La semaine qui vient de s’achever a été dominée par DAU, ce projet pharaonique et sans substance, cette gigantesque coquille vide (qui occupe tout de même les espaces du Théâtre de la Ville et du Châtelet en travaux, ainsi qu’un lieu dans les collections permanentes du Centre Pompidou) mais dont on n’a toujours pas compris l’enjeu, cette téléréalité à la mode soviétique qui cherche à hypnotiser le spectateur (fin ce dimanche 17 Février). Mais pendant ce temps, plus modestement et avec d’autres moyens, les galeries parisiennes continuent leur travail de friche et de consolidation. On a repéré quelques pratiques singulières. […]

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Le come-back des seventies

Le come-back des seventies

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Dans les années 70, l’idée de la modernité, c’était Vasarely. Dans les films, sur les couverture de livres et de disques, dans les émissions de télévision (en particulier celles de Jean-Christophe Averty), dans les magazines, lorsqu’on voulait signifier qu’on était de notre temps, on reproduisait les carrés et les ronds de celui que l’on peut considérer comme le père de l’art optique. C’était l’époque où Courrèges créait ses robes en métal géométriques, où l’on portait des pantalons à pattes d’eph et où le futur était associé à la conquête de l’espace (2001, le film de Kubrick était sorti en 68 […]

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L’individuel dans le collectif

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Dans les expositions collectives, c’est souvent le commissaire qui tient lieu de vedette. Il (ou elle) pas choisit un thème ou énonce une proposition et sélectionne les oeuvres qui semblent l’illustrer ou qui lui en ont donné l’idée. Certains (on se souvient, par exemple, des shows organisés par Eric Troncy ou, plus récemment par Guillaume Désanges) y parviennent très bien et font de leur démonstration un brillant exercice de style, qui parvient à soulever une vraie problématique. D’autres sont plus laborieux et font parfois entrer les œuvres à coup de chausse-pied dans leur concept. Mais on trouve régulièrement, au sein […]

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Le langage et le son

Le langage et le son

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Il y a quelques semaines, j’évoquais les artistes qui ont fait de la musique la matière première de leur travail et je parlais de l’exposition d’Emilio Vedova autour du Prometeo de Luigi Nono à la galerie Thaddaeus Ropac (cf https://larepubliquedelart.com/de-la-musique-avant-toute-chose/). Cette exposition se tient toujours (jusqu’au 16 février) au dernier étage de la galerie, mais aux deux premiers niveaux, c’est l’œuvre d’un autre artiste qui a choisi d’explorer la matière sonore qui est présentée : Oliver Beer. Oliver Beer, on l’avait découvert il y a quelques années au Palais de Tokyo, au Mac de Lyon et à l’ouverture de la Fondation […]

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Au coeur de la nuit

Au coeur de la nuit

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La nuit a toujours été le monde des rêves, de l’inconscient, donc des artistes. Cet état de fait s’est particulièrement vérifié au moment du romantisme, c’est-à-dire à l’époque où les peintres et les poètes (allemands en particulier) ont exalté la nuit, en ont fait la confidente de leurs amours tourmentés, l’ont fait vibrer au rythme de leurs pulsions et de leurs affects. Mais la fin du XIXe siècle et le XXe, avec le symbolisme et l’invention de la psychanalyse par exemple, ont débusqué d’autres nuits, moins immédiates, plus liées aux mythes fondateurs ou au moi intime. Et la conquête de […]

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Vincent Gicquel: « Ecce Homo »

Vincent Gicquel: « Ecce Homo »

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Longtemps resté dans l’ombre, le travail de Vincent Gicquel connait, depuis plusieurs mois, une reconnaissance particulière. On l’a vu au printemps dernier à la foire Art Paris, puis, au début de l’été, dans un doublé rennais (cf https://larepubliquedelart.com/louest-du-nouveau/), à la fois en solo, pour un ensemble de grandes aquarelles à la Criée et dans l’exposition de groupe Debout, présentation d’une partie de la collection Pinault au Couvent des Jacobins (le fait que François Pinault ait acheté plusieurs œuvres de l’artiste n’est évidemment pas pour rien dans cette soudaine médiatisation). Il expose cet automne pour la première fois dans la prestigieuse […]

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Jean-Luc Mylayne ouvre les portes du Paradis

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Demandez à quelqu’un du milieu de l’art en France s’il connaît Jean-Luc Mylayne et il vous répondra, dans 90% des cas : « Jean-Luc Moulène ? » Eh bien non, il ne s’agit pas de Jean-Luc Moulène, même si nous n’avons rien, bien évidemment, contre cet artiste, mais bien de Jean-Luc MYLAYNE, un artiste qui est loin d’être un nouveau venu, puisqu’il est né en 1946 et qu’il est actif depuis le début des années 80. Un artiste qui a été peu vu dans son pays natal (sa dernière exposition remonte à 2009 au MAC de Lyon), alors qu’il est célébré à l’étranger et […]

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Duchamp dans son élément

Duchamp dans son élément

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On ne sait pas avec certitude si Marcel Duchamp a jamais visité le Musée des Arts et Métiers, même si certains historiens suggèrent que ce fut le cas. Quoiqu’il en soit, même s’il ne l’a pas fait, il aurait pu s’y rendre et s’y serait trouvé parfaitement dans son élément, lui qui, lors d’une visite au Salon de la Locomotion, en 1912, avec Léger et Brancusi, affirmait, voyant une hélice d’avion : « C’est fini la peinture. Qui ferait mieux que cette hélice ? » Il était donc cohérent qu’à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort, ce musée rende hommage à Duchamp en […]

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Ouvrir sur le monde ou pas

Ouvrir sur le monde ou pas

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Fondée en 2014, la Bourse Révélations Emerige s’adresse aux artistes de moins de 35 ans, français ou vivant en France et n’étant pas représentés par une galerie, c’est-à-dire à ceux qui, ayant terminé leurs études, traversent cette période délicate entre l’accompagnement de l’école ou de l’université et les premiers pas individuels dans le milieu professionnel. Le ou la lauréat(e) bénéficie d’un atelier et de la somme de 15 000€ pour réaliser sa première exposition personnelle. Car un des plus grands mérites de cette Bourse est d’associer chaque année une galerie différente, qui participe à la sélection des candidats et qui expose […]

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A Nice l’OVNi a pour nom vidéo

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Nice, ville de cinéma, l’histoire est longue et fructueuse. Pendant plusieurs décennies, de nombreux films furent tournés aux Studios de la Victorine, parmi lesquels Les Enfants du Paradis de Carné/Prévert (le célèbre « boulevard du Crime » parisien fut entièrement reconstitué en studio) et La Nuit américaine de Truffaut. Mais depuis quelques années, la « Baie des anges » est aussi devenue un haut-lieu de la vidéo, cet autre aspect de l’image animée, qui représente un des médiums de base de l’art d’aujourd’hui, avec le Festival OVNi (Objectif Vidéo Nice) qui a vu le jour à l’Hôtel Windsor. Dans cet hôtel arty du centre-ville, […]

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Ils sont fous ces Anglais!

Ils sont fous ces Anglais!

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Les Anglais, on le sait, ont le goût de l’excentricité. Ils l’ont prouvé à travers les siècles par des comportements originaux et, dans le domaine vestimentaire, par des tenues extravagantes qui ont peut-être trouvé leur apogée dans les années 60, au temps du « Swinging London ». Et dans le domaine des arts plastiques, nombre de britanniques se sont singularisés par leur positionnement hors du commun, comme le duo Gilbert and George, qui ont fait de leurs corps leur principal outil de travail et, en s’exposant eux-mêmes sur un podium, se sont auto-proclamés « sculptures vivantes ». Grayson Perry semble faire partie de cette […]

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De la musique avant toute chose

De la musique avant toute chose

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La Fiac se termine ce week-end et il serait vain de vouloir rendre compte de cette foire qui, quoiqu’on en pense, reste parmi les meilleures et les plus qualitatives du monde. Aux lecteurs qui seraient tentés de s’y rendre, malgré le coût élevé du billet d’entrée (38€ en tarif plein), un conseil parmi les stands à ne pas manquer, les « solo-shows »  de trois femmes puissantes : Alicja Kwade chez 303 Gallery, qui joue avec l’espace ; Katharina Grosse chez Gagosian, qui joue avec la couleur ; Ann Veronica Janssens chez Esther Schipper, qui joue avec la lumière. Mais ce ne sont que trois […]

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Semaine de Fiac (2)

Semaine de Fiac (2)

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Pendant la Fiac, et au-delà d’ailleurs, se tient aussi une des premières expositions de Michel Houellebecq en galerie. Houellebecq artiste, ou plutôt photographe, on l’avait découvert en 2016, au Palais de Tokyo, qui lui avait consacré une grande exposition (cf https://larepubliquedelart.com/avec-ou-sans-lautre/). Mais parce qu’elle était trop grande, justement, que l’accrochage n’était pas convaincant, qu’il avait dû recourir à des trucs ou inviter d’autres artistes (Robert Combas, entre autres) pour  « meubler », l’exposition nous avait laissé sur notre faim et n’avait pas vraiment réussi à nous persuader des qualités de plasticien du romancier. Pourtant, l’auteur des Particules élémentaires pratique la photographie depuis […]

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Semaine de Fiac (1)

Semaine de Fiac (1)

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La semaine prochaine est la semaine de la FIAC et c’est sans doute la semaine la plus chargée de l’année à Paris pour les amateurs d’art contemporain. Outre la foire elle-même, qui se tient au Grand Palais, et tous ses satellites (les projets spécifiques dans l’atrium du Petit Palais et les sculptures dans le Jardin des Tuileries, etc.), de nombreuses institutions profitent de l’occasion pour ouvrir leurs nouvelles expositions (le Palais de Tokyo avec l’artiste Tomás Saraceno, le Centre Pompidou avec l’exposition sur le Cubisme, entre autres). Et nombreuses sont aussi les galeries qui vernissent juste avant ou même pendant […]

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Loin du white cube

Loin du white cube

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Il est des lieux qui marquent par leur architecture et qui obligent les artistes qui y exposent à des projets spécifiques, qu’ils ne pourraient sans doute pas réaliser ailleurs. C’est le cas, par exemple, de l’Abbaye de Maubuisson, cette magnifique abbaye cistercienne du XIIIe siècle dans le Val d’Oise, fondée par la reine Blanche de Castille, et dédiée à l’art contemporain depuis le début des années 2000. Ses bâtiments austères et imposants, où vécurent des religieuses, imposent un silence, une concentration, une contemplation peut-être, qui n’ont pas forcément un caractère religieux, mais qui portent la marque d’un sacré, d’un rapport […]

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Ismaïl Bahri et Emmanuel Régent prennent leur temps

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On avait découvert le travail subtil et sensible d’Ismaïl Bahri lors de son exposition au Jeu de Paume, l’an passé. Et on avait été particulièrement frappé par une vidéo, Ligne, qui montre un avant-bras masculin, celui de l’artiste, sur lequel une goutte d’eau a été déposée. Placée sur cette veine (la jugulaire ?) que l’on palpe pour prendre le pouls, la goutte d’eau vibre, en fonction des battements du cœur. C’est d’une simplicité absolue, d’une beauté stupéfiante et, sans tomber dans le moindre pathos, cela montre la fragilité de l’existence, la manière dont un rien (une goutte d’eau) peut témoigner d’un […]

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Homme – et monde – sans qualités

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Avant d’évoquer l’édition 2018 du Prix Ricard, il est peut-être nécessaire de rappeler la vocation et le fonctionnement de ce prix. Fondé il y a maintenant vingt ans par le célèbre fabricant d’apéritif, il a pour but de récompenser un artiste français ou vivant en France de la scène émergente. Pour ce faire, la direction (animée par la très dynamique Colette Barbier) aurait pu faire appel à un collège de commissaires qui se serait réuni pour faire une sélection des artistes qui lui semblaient les plus prometteurs de cette scène, mais il en a été décidé autrement et on a […]

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Du côté des galeries parisiennes (2)

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Dans mon précédent billet (cf https://larepubliquedelart.com/du-cote-des-galeries-parisiennes-1/), j’évoquais les galeries qui, en cette rentrée, avaient agrandi leurs espaces (Marcelle Alix, gb agency) ou faisaient la première exposition d’un nouvel artiste (Matthew Lutz-Kinoy chez Kamel Mennour, Leslie Hewitt chez Perrotin, Kayode Ojo chez Balice Hertling). Poursuivons avec les artistes qui ont changé de galerie et qui exposent pour la première fois dans leur nouvelle enseigne. C’est le cas, par exemple, de Claire Tabouret, qui, après avoir commencé chez Isabelle Gounod et être passée par la galerie Bugada-Cargnel (qui a fermé ses portes l’an passé) travaille désormais avec la galerie Almine Rech  -il […]

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Du côté des galeries parisiennes (1)

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C’est la rentrée et les galeries parisiennes viennent de rouvrir leurs portes. En quelques jours, la semaine dernière, les vernissages se sont bousculés dans les différents quartiers « arty » de la capitale. Premier tour d’horizon. -Commençons par les galeries qui ont profité de l’été pour faire des travaux et modifier leur lieu d’exposition. Marcelle Alix, tout d’abord, qui s’est adjoint l’espace contigu de la galerie (autrefois occupé par la galerie Crévecoeur), en le faisant communiquer et en doublant ainsi sa surface. Elle ouvre avec une exposition de Gyan Panchal, cet artiste qui, avec un langage très souvent constitué d’éléments « pauvres » (au […]

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