de Patrick Scemama

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La République de l'Art

Expositions

La force du geste

La force du geste

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Les galeries sont désormais presque toutes rouvertes et les musées ne devraient pas tarder à l’être. Mais dans des conditions sanitaires particulières, avec toujours un nombre de visiteurs restreint, un port du masqué obligatoire, un parcours obligé et souvent limité. Parmi les musées qui retrouveront bientôt leurs visiteurs, le Centre Pompidou (début juillet). Celui-ci a été fermé la veille du vernissage de l’exposition Christo, qui devait être une grande rétrospective, en prélude à l’empaquetage de  l’Arc de Triomphe, prévu à l’automne. Or, on a appris il y a deux jours la mort de l’artiste à 84 ans, pour causes naturelles […]

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Réouverture précautionneuse et modeste

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Ca y est, les galeries rouvrent progressivement et la vie reprend petit à petit un cours normal (une réouverture partielle des musées est annoncée pour bientôt). Mais la visite ne se fait pas pour autant dans les mêmes conditions que d’habitude : le port du masque est exigé, du gel hydroalcoolique est mis à disposition et un nombre restreint de visiteurs est autorisé au même moment dans l’espace. Pour rassurer ces derniers, certaines galeries ont même mis en place un système de réservations en ligne, de façon à ne jamais dépasser le quota. D’autres demandent à ce qu’on prenne rendez-vous par […]

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Brognon Rollin, le temps et l’humain

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On avait découvert le travail du duo Brognon Rollin à la Biennale de Melle, il y a deux ans (cf https://larepubliquedelart.com/melle-largent-fait-le-bonheur/), où, dans une église désaffectée, un siège était resté vide. Sur ce siège, un homme noir venu des Etats-Unis et exerçant le curieux métier de « line sitter » (celui qui attend à la place des autres) était resté assis pendant 26 jours, puis il était parti. Qu’avait-il attendu ? Qu’un individu, homme ou femme -personne n’en connaît l’identité-, décide de mettre fin à ses souffrances et se fasse euthanasier en Belgique, où c’est légal et d’où sont originaires les deux artistes […]

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Thaddaeus Ropac fête les femmes

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Le minimalisme, c’est bien connu, a souvent été associé à un monde masculin, voire machiste. L’esthétique épurée, qui exclut tout décoratif, le choix de matériaux industriels, l’absence d’affects semblaient davantage correspondre à un univers d’hommes, apparemment plus aptes à concevoir physiquement des pièces lourdes et grandioses, qui se confrontent -avec brutalité parfois- à l‘espace, et à faire preuve d’abstraction. Et c’est à cette époque aussi que nait le « white cube », cette prolongation dans l’espace d’exposition du concept minimal lui-même : largement analysé par Brian O’Deherty dans son célèbre essai, White cube. L’espace de la galerie et son idéologie, il devient lui-aussi […]

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Révolution de Palais

Révolution de Palais

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Le Palais de Tokyo est dans l’entre-deux. Sa nouvelle directrice, Emma Lavigne, a été nommée il y a seulement quelques mois et elle n’est donc pas encore responsable de la programmation. Celle-ci s’en ressent, qui a cruellement souffert pendant de longs mois de l’absence de direction (Jean de Loisy étant parti début 2019 pour diriger les Beaux-Arts de Paris) : Prince-sse-s des villes, l’exposition sur les nouvelles mégapoles de l’art, l’été dernier, frisait la catastrophe (cf https://larepubliquedelart.com/dailleurs-et-dici/); quant à Futur, Ancien, Fugitif, l’exposition de rentrée qui se proposait de jeter un regard différent sur la scène artistique française, elle avait bien […]

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Au Nord, l’Afrique

Au Nord, l’Afrique

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C’est parce que Lille a été nommée, en 2020, « Capitale du design », que Françoise Cohen, la directrice de l’Institut du Monde arabe (IMA) de Tourcoing, s’est demandé comment son musée pouvait s’inscrire dans cette célébration. Et elle y a répondu par l’objet vernaculaire marocain, en le considérant comme un objet de design traditionnel et collectif. « De tradition millénaire, précise-t-elle dans le dossier de presse, la production populaire au Maroc de tapis, textiles, céramiques, bijoux témoigne d’une formidable créativité, dont les femmes, particulièrement en milieu rural, sont porteuses. Présents dans toutes les sphères de la vie sociale, ces objets expriment une […]

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Dans le Marais, mastodontes et challengers

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Dans le Marais, qui reste l’épicentre des galeries parisiennes, les grosses enseignes voisinent avec d’autres, plus modestes. C’est un peu le combat de David contre Goliath, de l’Ogre contre le Petit Poucet. Et la programmation est souvent à l’avenant, qui propose des pièces monumentales dans les galeries importantes, tandis que les plus petites sont obligées, faute de place, à des formats plus intimes. Quelques expositions qui s’y tiennent en ce début d’année illustrent parfaitement  ce clivage. Chez Emmanuel Perrotin, par exemple, qui est un des poids lourds de la scène française, on donne, comme souvent, dans le spectaculaire. L’exposition s’appelle […]

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Alain Séchas, méfions-nous des chats!

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On connaît surtout Alain Séchas pour ses « chats », ses personnages hybrides avec une tête féline, mais un corps humain (ils tiennent sur deux pattes) et qui font penser à Irma Vep, la vampire de Feuillade qui, dans sa combinaison de latex noire, faisait fureur dans les années 20. En fait, de l’aveu même de l’artiste, qui n’en possède pas, ce qui le fascine dans le chat, ce n’est pas tant l’animal que l’espèce de stéréotype qu’il incarne -et qui fait qu’il devient neutre- et ses yeux, qui frappent directement celui qui le regarde et parviennent à retenir son attention. Ses […]

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Dites le avec des fleurs

Dites le avec des fleurs

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Comment mieux commencer l’année qu’avec des fleurs ? C’est ce à quoi nous invite l’exposition Narcisse ou la floraison des mondes qui se tient actuellement au Frac Nouvelle-Aquitaine de Bordeaux. Pourtant, pendant longtemps, dans l’histoire de l’art, la fleur fut considérée comme un élément décoratif se situant tout en bas de l’échelle des sujets à peindre (le haut étant réservé aux sujets d’histoire et de mythologie), en bref, un sujet pour les femmes ou les peintres du dimanche. Et ce n’est qu’au XIXe siècle, avec les natures mortes de Manet et, bien sûr, les Nymphéas de Monet, qui firent la jonction […]

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Je me souviens de 2019

Je me souviens de 2019

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L’année 2019 n’est pas encore complètement terminée, mais déjà il est temps de se souvenir. D’habitude on établit des classements en cette fin décembre, les tops et les flops des douze mois qui viennent de s’écouler. Mais je préfère laisser ma pensée vagabonder et vous faire part de souvenirs d’expositions tels qu’ils me viennent à l’esprit… Il y a d’abord une exposition dont je n’ai pas parlé dans ces colonnes, mais qui est sans doute une des plus puissantes que j’ai vues récemment. Il s’agit de l’exposition d’Antony Gormley qui s’est tenue à la Royal Academy of Arts de Londres […]

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Orsay et les contemporains

Orsay et les contemporains

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Le Musée d’Orsay, ouvert en 1986, couvre, on le sait, les œuvres de la seconde partie du XIXe siècle et du début du XXe (en gros jusqu’aux Impressionnistes). Mais il ne s’interdit pas d’accueillir des contemporains. C’est ainsi qu’en ce moment, alors que Yan Pei-Ming répond à L’Enterrement à Ornans de Courbet -à l’occasion du 200e anniversaire de la mort du peintre-  par un triptyque important qu’il a baptisé L’Enterrement à Shanghai, Christodoulos Panayiotou présente une exposition qu’il a intitulée, lui, LUX S.1003 334. En fait, cette appellation mystérieuse correspond à l’inscription qui figure au dos de la sculpture de […]

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Moulages d’hier et d’aujourd’hui

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Aux Beaux-Arts de Paris, les moulages en plâtre sont partout. Dans les couloirs et les cours intérieures, pour que les étudiants aient toujours à l’esprit les plus belles sculptures classiques, mais aussi dans la Chapelle des Petits-Augustins qui fut, rappelons-le, pendant la Révolution et sous l’impulsion d’Alexandre Lenoir, le premier endroit où l’on rassembla des œuvres d’art afin de les constituer en collection publique, l’ancêtre du Musée du Louvre. Et lorsque celui-ci vit le jour, quelques années plus tard et qu’on restitua aux différents monuments les œuvres qui avaient été mises à l’abri pendant la Révolution, on les remplaça, tout […]

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Eloge sylvestre

Eloge sylvestre

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C’est une petite exposition, mais elle est riche et elle se savoure avec le plaisir des mets précieux, sans jamais risquer l’indigestion, la satiété. Elle se tient en plus dans ce charmant endroit qu’est le Musée Zadkine, près du Luxembourg, au cœur d’un jardin dans lequel vécurent et travaillèrent pendant près de quarante ans le sculpteur d’origine russe et son épouse, Valentine Prax. En fait, comme le dit Noëlle Chabert, qui en est commissaire, « l’exposition Le Rêveur dans la forêt s’inscrit dans la continuité d’une programmation qui tend à réinsérer l’œuvre de Zadkine dans son contexte historique et à la […]

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La disparition

La disparition

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Il y a plusieurs manières d’aborder les questions de mort, de perte et de disparition. Christian Boltanski, lui, les aborde frontalement, sans ambages. Depuis ses débuts en 1967 et -de son propre aveu-  en raison de son histoire familiale (son père était juif et une partie de sa famille a connu l’horreur des camps), il parle de la mort et en particulier de celle des autres, des anonymes auxquels il dresse une stèle, mais sans jamais citer directement la Shoah, en évitant aussi de montrer des cadavres. Il déclare : « J’ai décidé de m’atteler au projet qui me tient à cœur […]

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Les oiseaux nichent au Palais

Les oiseaux nichent au Palais

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Connaissez-vous le Palais idéal du Facteur Cheval ? Situé dans le petit village de Hauterives, dans la Drôme, à 45 mn en voiture de Valence, c’est un édifice surprenant, qui ressemble à première vue à un temple asiatique. Il est l’œuvre de Ferdinand Cheval, facteur de son métier, qui pourtant n’a pas bougé de sa région de toute son existence. Pendant plus de 30 ans, entre 1879 et 1912, à partir des cartes postales ou des reproductions auxquelles il avait accès, et en ayant recours à des techniques de construction tout à fait novatrices, cet original construisit, la nuit, à partir […]

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Kiki Smith, le corps, le cosmos, l’animal

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La folle semaine de la Fiac s’est achevée et, avec elle, tous les vernissages et autres manifestations qui l’ont accompagnée et sur certains desquels nous reviendrons plus tard. Parmi eux, toutefois, un mérite qu’on s’y attelle sans tarder : l’exposition Kiki Smith qui vient d’ouvrir ses portes à la Monnaie de Paris. Kiki Smith, on a vu régulièrement ses travaux à la galerie Lelong qui la représente ou sur les foires, mais aucune exposition d’envergure n’avait été présentée à ce jour en France. C’est pourtant une artiste majeure de la scène américaine et s’il fallait le prouver, on rappellerait la performance […]

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Triste début de Fiac

Triste début de Fiac

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Dans le monde de l’art contemporain français, la semaine qui commence demain est sans doute la plus chargée de l’année, parce que c’est la semaine de la Fiac et que toutes les galeries ou les institutions veulent profiter de l’émulation qu’elle suscite et de la venue à Paris de nombreux collectionneurs étrangers. Au risque que de nombreux événements ne soient pas bien regardés, ou, pire, qu’ils se noient dans l’abondance des propositions. Mais c’est la règle du jeu et, malgré les risques,  personne ne veut laisser sa part de gâteau. Ainsi verra-t-on l’ouverture de l’espace  parisien de l’importante galerie David […]

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Blatrix-Kiswanson: travail bien fait

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Dans le champ de l’art contemporain, où la conceptualisation et la délégation font souvent loi, Camille Blatrix occupe une place un peu particulière : il fait presque tout lui-même, de ses propres mains, et se refuse à tenir un discours théorique sur ses œuvres. Pourtant, celles-ci ne relèvent pas de l’artisanat, puisqu’elles n’ont pas de fonction pratique, mais elles partent d’objets du quotidien (une sonnette, une borne informative, par exemple) pour les détourner et leur donner un autre statut, les faire glisser vers un registre qui est celui qui différencie justement l’art de l’artisanat. En fait, Camille Blatrix croit en la […]

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Rien n’est vieux parce que nous sommes trop jeunes

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“Rien n’est vieux parce que nous sommes trop jeunes” (Nothing is Old Because we are Too Young), tel est le titre de l’exposition que le peintre grec Apostolos Georgiou présente actuellement chez gb agency. Mais cette maxime pleine de panache et de fantaisie pourrait s’étendre à deux autres peintres, qui ne sont pas non plus de jeunes artistes et dont les œuvres sont également visibles en ce moment à Paris. Georg Baselitz, qui est montré dans l’espace muséal de Pantin de la galerie Thaddaeus Ropac, annonce d’emblée la couleur. Avec Time, le titre de l’exposition, il entend bien méditer sur […]

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Bienveillance

Bienveillance

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C’est la rentrée et les galeries parisiennes ont rouvert leurs portes, la semaine dernière, avec pléthore d’expositions. Parmi cette abondance de propositions, nous en avons retenu quelques-unes, d’artistes que nous aimons bien, et dont le thème commun pourrait être la bienveillance. Et quoi de plus bienveillant que cette Vierge en plâtre usée par le temps que l’on découvre, de dos, en franchissant le seuil de la galerie Imane Fares et qui est une pièce phare de l’exposition que James Webb, artiste sud-africain que l’on n’a pas vu très souvent en France, y présente ? La Vierge est tournée contre le mur, […]

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