de Patrick Scemama

en savoir plus

La République de l'Art

Expositions

De Mira Schor à Cyril Duret, grand écart

0

commentaire

L’éclectisme étant une des règles de base de ce blog, je voudrais vous parler aujourd’hui de deux expositions qui se tiennent à peu près à l’opposé sur le plan esthétique et qui ne témoignent pas du tout des mêmes préoccupations, mais qui ont un médium commun, la peinture. Il s’agit de l’exposition de Mira Schor à la galerie Marcelle Alix et de celle de Cyril Duret à la galerie Loeve&Co Marais. Mira Schor est une artiste américaine que l’on ne connait quasiment pas en France. Pourtant, ce n’est plus une jeune artiste, puisqu’elle est née en 1950. Elle est issue […]

lire la suite .../ ...
Rentrée des galeries, première salve

0

commentaire

C’est la rentrée, les galeries rouvrent et une première salve d’expositions a été vernie le week-end dernier. Parmi elles, certaines ont décidé d’opérer une transition en douceur en proposant des œuvres qui rappellent les vacances, les couleurs, une certaine insouciance. C’est le cas de la galerie Michel Rein, qui propose une exposition d’Armand Jalut intitulée Hanging in place (« Tout est à sa place »), en souvenir des paroles d’une chanson écrite par Lee Hazlewood en 1970, célébrant le cuir et la dentelle. Et le cuir, effectivement, avec ses plis et ses reflets, est une matière que le peintre, avec une grande […]

lire la suite .../ ...
Fernand Léger fait son cinéma

0

commentaire

*J’ai été tellement pris par le cinéma que j’ai failli lâcher la peinture. », avouait Fernand Léger en 1954, c’est-à-dire peu de temps avant sa mort. Il est vrai que pour cet artiste, qui avait passé sa vie à mettre du mouvement dans sa peinture, le cinéma était l’art parfait, celui qui synthétisait ses recherches en matière de dynamisme, de contrastes, de rythme et qui était à la croisée de toutes les pratiques. Et il avait l’avantage de s’adresser aux classes populaires, ce qui ne laissait pas indifférent l’adhérent au Parti communiste, qui avait été le chantre du Front Populaire. […]

lire la suite .../ ...
Christian Bérard, la peinture masquée

1

commentaire

Le petit livret distribué au visiteur de l’exposition qui se tient à la Villa Paloma de Monaco s’ouvre par ces mots : « L’exposition Christian Bérard, Excentrique Bébé s’appuie sur la notion de modernismes excentriques, théorisée par l’universitaire Tirza True Latimer (née en 1950 à la Nouvelle Orléans), en faveur d’une relecture alternative du récit normatif de l’histoire de l’art moderne ». En clair, l’idée est de remettre en lumière des artistes que l’histoire de l’art officielle a quelque peu éclipsés. Mais tel est le jargon qui sévit trop souvent dans le milieu de l’art contemporain et qui se croit obligé de chercher […]

lire la suite .../ ...
A Paris, l’été

A Paris, l’été

0

commentaire

Cette fois, ça y est, les vacances sont bien là. La Capitale est désertée, les galeries ont baissé leur rideau et, pour les amateurs d’art contemporain, l’heure est à la disette. Mais il reste les musées qui sont ouverts tout le temps et, pour ceux qui sont obligés de rester à Paris au mois d’août (ou qui ont choisi de le faire), nous avons sélectionné deux expositions qui se tiennent d’ailleurs à quelques centaines de mètres l’une de l’autre. La première est celle qui a lieu à la Bourse du Commerce à la Pinault Collection. C’est la première exposition dont […]

lire la suite .../ ...
Ann Veronica Janssens: et la lumière fut!

1

commentaire

Il y a peu d’œuvres dans l’exposition d’Ann Veronica Janssens à la Collection Lambert d’Avignon, on met peu de temps à la parcourir, mais quand on la quitte, on a le sentiment qu’il s’est passé quelque chose, qu’on a vécu quelque chose de singulier. Comme une expérience, un ressenti plutôt que le fruit d’une réflexion intellectuelle. Est-ce la force des œuvres présentées ? La manière dont elles sont disposées dans l’espace ? On met du temps à comprendre que ce qui nous a d’abord troublé, c’est la lumière, qui entre de part et d’autre du premier étage de l’Hôtel de Montfaucon, où […]

lire la suite .../ ...
Nice fête l’art contemporain italien

0

commentaire

En France, de la scène artistique italienne des années 60 à 80, on connait surtout « l’arte povera », ce mouvement théorisé par Germano Celant et qui, à l’instar du minimalisme aux Etats-Unis, réagissait aux excès de la société de consommation en prônant les gestes les plus simples, avec les matériaux les plus pauvres. Les interventions dans la nature de Giuseppe Penone les igloos de Mario Merz, les alchimies de Pier Paolo Calzolari ou encore le travail sur le plomb de Jannis Kounellis ont été souvent vus et font partie des collections des grands musées internationaux. A cela, il faut rajouter […]

lire la suite .../ ...
Rondinone et Dumas en marge de la Biennale de Venise

0

commentaire

Repoussée d’un an à cause de la Covid, la Biennale de Venise s’est donc ouverte fin avril et, comme pour chaque édition, elle regroupe un nombre impressionnant d’expositions et de manifestations en marge de ses deux principaux sites, l’Arsenale et les Giardini, où se trouvent les pavillons nationaux. L’édition de cette année, The Milk of Dreams, sous le commissariat de Cecilia Alemani, la première femme italienne à occuper ce poste, s’est révélée riche en découvertes. Elle met en avant beaucoup d’artistes (une majorité de femmes) que l’on ne connaissait pas ou peu, qui, pour certains, sont déjà morts, et qui […]

lire la suite .../ ...
Hockney-Matisse, le paradis retrouvé

0

commentaire

On connaissait l’influence de Picasso sur le travail de David Hockney. Lui-même l’a revendiqué, certaines œuvres des années 80, en effet, renvoient à l’idée de perspective éclatée (entre autres les montages à partir de polaroïds) et il a même écrit un essai sur le cubisme. Mais on connaissait moins l’influence de Matisse. Pourtant, à y regarder de plus près, on se rend compte que les deux artistes ont de nombreux points communs et que bien des affinités les rapprochent: le goût des piscines, par exemple (l’auteur de La Danse a créé une « piscine » à partir de papiers découpés, et c’est ce […]

lire la suite .../ ...
Prendre soin de la terre

Prendre soin de la terre

0

commentaire

On peut s’agacer de voir la question écologique invoquée pour toute exposition qui se respecte aujourd’hui. De même qu’il y a peu -et aujourd’hui encore-, la question du postcolonialisme était le sésame qui ouvrait toutes manifestations culturelles se voulant sérieuses, même les plus médiocres. Pourtant ces deux notions sont essentielles et, concernant l’écologie, le changement climatique que l’on constate avec désolation tous les jours prouve l’urgence d’une prise de conscience et la nécessité d’une action. L’exposition Réclamer la terre qui vient de s’ouvrir au Palais de Tokyo ne s’inscrit donc que naturellement dans un mouvement qui remet en question la […]

lire la suite .../ ...
Complicités collectives

Complicités collectives

0

commentaire

Guillaume Désanges, qui vient d’être nommé à la direction du Palais de Tokyo, a été pendant plusieurs années responsable de la programmation de La Verrière Hermès de Bruxelles – cet espace d’exposition sous verrière situé à l’arrière du magasin -, où il a initié plusieurs passionnants cycles dont il a souvent été question ici (cf, par exemple, celui intitulé Poésie balistique : Le hasard et la nécessité – La République de l’Art (larepubliquedelart.com)). Le dernier en date avait pour titre Matters of concern / Matières à panser et il partait du constat que bon nombre de jeunes artistes se sont réappropriés […]

lire la suite .../ ...
Lucas Arruda, Eugène Leroy: encore de la peinture

1

commentaire

En France, on a peu vu le travail de Lucas Arruda, cet artiste brésilien né en 1983 et dont les peintures figurent déjà dans les plus importants musées du monde. François Pinault, qui en a acheté plusieurs, en a montré lors de présentations de sa collection (dont celle qui se tient actuellement au Fresnoy de Tourcoing, Enrique Ramirez et Agnès Thurnauer, traversées dans le Nord – La République de l’Art (larepubliquedelart.com), et une exposition a eu lieu aux Cahiers d’art en 2016. Mais c’était en général quelques pièces qui étaient proposées, dont la perfection plastique sautait aux yeux, mais qui […]

lire la suite .../ ...
Ils (elles) peignent!

Ils (elles) peignent!

0

commentaire

Délaissée depuis plusieurs décennies, considérée comme ringarde, peu ou mal enseignée dans les écoles d’art qui lui préféraient la photo ou la vidéo, la peinture fait un retour en force depuis quelque temps sur la scène artistique française. On ne peut que s’en réjouir, car elle fait partie des disciplines essentielles et indémodables, elle a prouvé qu’elle n’était pas obsolète eu égard à la photographie et il n’y a que dans l’hexagone qu’elle a connu une telle désaffection (en Angleterre ou en Allemagne, par exemple, l’intérêt pour la peinture ne s’est jamais démenti). Pour autant, c’est bien connu, la peinture […]

lire la suite .../ ...
A deux c’est encore mieux: Karina Bisch et Nicolas Chardon

0

commentaire

Karina Bisch et Nicolas Chardon forment un couple et travaillent dans le même atelier. Ils conçoivent parfois des œuvres à quatre mains et ont toujours un œil sur le travail de l’autre, mais, la plupart du temps, leur pratique est individuelle. Nicolas, lui, fait de la peinture géométrique, mais en utilisant une trame déjà existante (très souvent un tissu vichy) et en suivant cette trame qui se déforme sous l’effet de la tension (l’idée lui en est venue en voyant des ballets de Merce Cunningham). Ainsi, ce qui devrait être droit et parfaitement dessiné devient courbe, imprécis, mou et perd […]

lire la suite .../ ...
Dans la maison de Younès Rahmoun

0

commentaire

La maison a toujours été un motif récurrent du travail de Younès Rahmoun, cet artiste marocain né en 1975, qui a déjà participé, entre autres, à la Biennale de Venise en 2017 et à l’exposition Notre monde brûle en 2020 au Palais de Tokyo. Comme le dit Sandrine Wymann dans le texte qui accompagne l’exposition qu’il présente actuellement à la galerie Imane Farès, elle a d’abord été la maison de famille de Tétouan, « où, sous l’escalier, il occupait une chambre minuscule qu’il a immédiatement sublimé par ses premières recherches d’artiste. » Cela a donné lieu à une recréation de la chambre […]

lire la suite .../ ...
Dixième anniversaire des résidences d’artistes Hermès

0

commentaire

Ces derniers temps -et à propos de différentes expositions-, il a souvent été question des rapports entre l’art et l’artisanat dans ces colonnes (cf Art et artisanat – La République de l’Art (larepubliquedelart.com) et En tissant, en écrivant – La République de l’Art (larepubliquedelart.com)). Ce sera encore le cas aujourd’hui avec l’exposition Les Formes du transfert qui se tient aux Magasins Généraux de Pantin jusqu’au 13 mars (attention, plus qu’une quinzaine de jours !). Il s’agit de l’exposition qui fête les 10 ans de résidences d’artistes de la Fondation Hermès, qui, on le sait, offre à de jeunes artistes (selon un […]

lire la suite .../ ...
Charles Ray en miroir privé-public à Paris

0

commentaire

Laurent Le Bon, le directeur du Centre Pompidou, l’affirme : « La Pinault Collection n’a pas financé le Centre pour l’exposition Charles Ray, nos budgets étaient parfaitement indépendants, nous avons juste contribué à parts égales à la réalisation du catalogue ». On veut bien le croire, mais il n’empêche qu’une double exposition consacrée à un artiste avec une partie dans une institution publique et une autre dans une institution privée, la Bourse du Commerce, est un montage un peu étrange, qui permet certes une synergie et une approche plus globale du travail de l’artiste, mais qui profite peut-être davantage au privé, qui se […]

lire la suite .../ ...
Enrique Ramirez et Agnès Thurnauer, traversées dans le Nord

0

commentaire

Enrique Ramirez, l’artiste chilien qu’on aime beaucoup et dont on a toujours défendu le travail ici (cf Enrique Ramirez – La République de l’Art (larepubliquedelart.com)), a fait une partie de ses études au Fresnoy de Tourcoing, cette école spécialisée dans la vidéo et les arts numériques. « Lorsqu’il est arrivé, se souvient Pascale Pronnier, qui en est la responsable des productions artistiques, il ne parlait pas français, mais son univers était déjà bien identifié et il a réalisé à l’école des films qui sont la matrice de sa production future ». Le temps a passé, Enrique Ramirez a commencé une belle […]

lire la suite .../ ...
Collectives

Collectives

0

commentaire

Le début d’année est souvent une période creuse pour les galeries. Après l’effervescence de l’automne, l’hiver s’étire et le marché a du mal à se réveiller. C’est la période pendant laquelle certaines en profitent pour faire des travaux, d’autres pour montrer des artistes qui ne sont pas les plus en vue de leur programmation et d’autres pour présenter des expositions collectives, plus centrées autour d’un thème ou d’une esthétique. C’est le cas des expositions dont il est question aujourd’hui. Dilecta est une maison d’édition mais aussi une galerie qui propose généralement des multiples. Mais depuis quelque temps, elle montre des […]

lire la suite .../ ...
En tissant, en écrivant

En tissant, en écrivant

1

commentaire

Lorsqu’on est critique, il est d’usage, en fin d’année, de faire la liste des expositions qui vous ont marqué au cours des douze mois qui viennent de s’écouler. C’est à la fois une facilité parce qu’à cette époque, l’actualité n’est pas très riche et une manière de faire le point sur ce qui reste en mémoire, ce qui subsiste avec le temps. Par flemme ou pour ne pas avoir recours à ce marronnier, je m’en suis abstenu cette année. Mais si je l’avais fait, il est clair que j’aurais cité l’exposition de Josef et Anni Albers qui a ouvert à […]

lire la suite .../ ...